Salle 3 et 4

Anselm Kiefer (Donaueschingen, Allemagne, 1945) est un artiste de grande culture. Cette salle abrite trois magnifiques œuvres dans lesquelles on retrouve des références aux Fleurs du mal de Baudelaire, au quatuor à cordes Mort et jeune fille de Schubert et à la mythologie allemande du Walhalla. Dans cette dernière œuvre, on peut voir un paysage dans lequel l’artiste a versé du plomb dans un bloc de 500 kilogrammes, ce qui permet de voir les deux grandes tendances de la peinture au cours de l’histoire récente : la figuration et l’abstraction. Les deux autres œuvres contiennent un livre de tête caractéristique qui apparaît dans de nombreuses œuvres de Kiefer. Comme le dit Orhan Pamuk, lauréat du prix Nobel de littérature, « c’est presque comme si les livres de Kiefer nous disaient de regarder au-delà de ce que les mots représentent et signifient et de remarquer plutôt leur texture et les liens qu’ils forment les uns avec les autres. C’est un peu comme si l’on regardait un mur et que l’on était impressionné par son aspect général plutôt que par les différentes briques qui le composent. »

Georg Baselitz (Deutschbaselitz, Allemagne, 1938) est un autre des grands artistes allemands de la seconde moitié du XXe siècle. Il a passé son enfance et sa jeunesse dans une Allemagne de l’Est ravagée par la Seconde Guerre mondiale et a délaissé l’abstraction et le réalisme socialiste pour créer un style très personnel centré sur la figure humaine, comme en témoignent les deux œuvres présentées dans cette salle : une grande peinture et une sculpture où l’on peut voir les marques de la tronçonneuse avec laquelle il travaille le bois d’origine qu’il coule ensuite dans le bronze. Les œuvres de Georg Baselitz et d’Anselm Kiefer se partagent désormais l’espace dans ces deux salles du Centre d’Art Hortensia Herrero, comme c’était le cas dans le pavillon allemand de la Biennale de Venise en 1980.